La nuit de Noël est une nuit magique et la période du mois de Décembre qui l'accompagne est ponctuée de traditions que chacun perpétue à sa manière et parfois sans y prêter attention. Pendant ce mois de l'avent je vais revenir sur l'origine de certaines de ces traditions et j'espère vous apporter un peu de féerie de de voyage!
A commencer par la date, fin décembre pourquoi?
Cette date tombe à quelques jours à peine de la nuit la plus longue de l’année et, donc, du jour le plus court : le 21 décembre. Ce jour du solstice d'hiver est aussi celui qui marque le moment de l’année à partir duquel les jours recommencent à s’allonger
C’est l’événement qui marque la renaissance du cycle de la nature. Son importance pour la survie de l’humanité, a conduit de nombreuses civilisations de par le monde à le fêter, sous des formes différentes, et ce depuis la plus haute antiquité. Pour les Celtes, les Perses ou même les Vikings, il s’agissait aussi d’une fête majeure. Aujourd’hui encore chez les Chinois, le jour "extrême de l’hiver" est celui où les forces du yin et du yang s’harmonisent et où les familles se réunissent. Quant aux Hindous, il s’agit pour eux du début des célébrations du « pancha ganapati », dédiées au dieu éléphant Ganesh.
Quoi de plus normal donc pour les Chrétiens de choisir cette date symbolique pour fêter la naissance de Jésus Christ, venu sur Terre pour sauver les hommes et leur donner la possibilité de connaître la vie éternelle par sa résurrection, que celle qui correspond à la renaissance du soleil et de la nature.
Au IVe siècle la date du 25 décembre aurait donc été décidée par le pape Libere car elle correspondait aussi à la célèbration de la fête païenne du dieu-soleil Mithra.
Elle permet donc à l'église Chrétienne de faire de l'ombre aux cultes païens et de les assimiler .
"Mon beau sapin"
Le sapin de Noël tel que nous le connaissons aujourd’hui est probablement le fruit du mélange de l’héritage païen et des mystères chrétiens.
Chez les peuples du Nord on fêtait la renaissance du soleil en décorant un épicéa, symbole de la vie et de l'enfantement . Rare arbre à rester vert en cette saison d'ailleurs !
A cette occasion ils y suspendent des offrandes pour les dieux, des fruits, des lumières et des fleurs.
En Occident on peut dater l’apparition de la tradition du sapin de Noël au XVe siècle, dans les pays germaniques. La toute première mention écrite de cette coutume remonte à 1521, dans un livre de comptes de la ville de Sélestat (Bas-Rhin), appartenant à l’époque au Saint-Empire romain germanique. Ce registre indique cette dépense : «Quatre schillings aux gardes forestiers pour surveiller les mais à partir de la Saint Thomas». On payait donc les garde-forestiers pour empêcher l’abattage sauvage des «mais» (de l’alémanique meyen, «arbres festifs»). Quant à Saint Thomas, il se fêtait alors le 21 décembre. Pour la ville, l’interprétation ne fait aucun doute : «si la ville de Sélestat doit ainsi protéger sa forêt en prévoyant une telle dépense, il est à supposer que le fait de décorer un arbre à cette époque de l’année était relativement courant et faisait partie des coutumes», indique le site Internet de la municipalité.
D'où viennent les décorations?
Dans l’Occident médiéval, il était fréquent de jouer sur le parvis des églises, des scènes de la Bible, dont le récit du jardin d’Éden, notamment à l’occasion des grandes fêtes liturgiques. «Devant la difficulté de trouver un pommier avec ses fruits en plein décembre, on choisit alors un sapin», écrit ainsi le père Émile Hennart, prêtre du diocèse d’Arras, dans un article sur les origines du sapin de Noël publié sur le site de l’Église de France. On décorait aussi ces arbres avec des «oublies», des pâtisseries rondes destinées à rappeler l’hostie. On y suspend alors des fruits de couleur rouge pour rappeler les fruits défendus et de nombreuses bougies. Héritières des lumières du solstice, elles ont aujourd’hui laissé la place à nos guirlandes lumineuses. Petits gâteaux et friandises ont pris la suite des «oublies» médiévales. Au sommet de l’arbre, on retrouve l’étoile de Bethléem dans les mystères, dès le XIVe siècle.
En 1858, une grande sécheresse suivie d'un hiver très rude ont privés les Vosges du Nord de ses fruits. Du coup un souffleur de verre à l'idée de réaliser des boules de verres de différentes couleurs en forme de pommes histoire d'égayer quand même le Noël des familles. Et petit à petit la boule a pris le pas sur les fruits !
La Couronne de Houx :
Bien avant l'importance prise par la fête de Noël, on avait coutume dans les pays scandinaves et germaniques, de placer dans les maisons au coeur de l'hiver verdure et feuillages persistants, non pas pour décorer, mais pour éloigner les mauvais esprits et faire renaître le printemps en symbolisant la nature toujours vivante. Cette coutume s'est intégrée aux rites de Noël.
La mythologie nordique associait également le houx au dieu Heimdall, dieu encore énigmatique mais que l’on sait appartenir à l’ordre primordial de cette mythologique. Il incarnait le gardien du pont reliant le monde des humains, Midgard, à celui des dieux, Asgard. Installer des couronnes ou des bouquets de houx aux portes et dans les espaces sacrés revenait donc à placer symboliquement le dieu Heimdall en gardien de ces espaces. Il protégeait le monde humain – symbolisé par la maison – de l’extérieur qui se transformait l’hiver en un monde sombre, hostile et terrifiant, terrain de jeu des puissances maléfiques.
La couronne de l'avent quand à elle est faite de branches de sapin ou de pin, ou encore de laurier, de houx ou parfois de gui, de pommes de pin et de rubans de couleur. La couleur verte de la couronne symbolise la végétation, signe d'espérance durant les longs mois d'hiver. Pin et sapin demeurent toujours verts et signifient la vie. Pour les chrétiens, cette couronne est aussi le symbole du Christ Roi, le houx rappelant la couronne d'épines posée sur la tête du Christ. Les baies rouges évoquant alors les gouttes de sang de cette couronne.
La popularisation de Noël et de sa couronne a enrichi cette fête d'une toute nouvelle signification : celle de l'hospitalité. Suspendue à la porte, elle diffuse la promesse d'un accueil chaleureux à ceux qui entreraient dans la maison.
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